Bien que jouant un rôle irremplaçable dans le suivi, les soins et l’accompagnement des plus âgés, en particulier en cas de moindre mobilité et de perte d’autonomie, il existe encore trop peu d’interventions pour soutenir les aidants qu’ils soient « naturels », familiaux ou professionnels. Cette équipe de l’University of the Basque Country (Espagne) travaille précisément sur l’accompagnement des aidants de personnes âgées. L’étude, publiée dans le Journal of Occupational Rehabilitation montre que ces soignants ont également droit et tirent de grands bénéfices de programmes d’exercice adapté et supervisé.

 L’exercice apparaît donc comme un facteur de mode de vie particulièrement efficace à améliorer le bien-être des aidants. Amenés à mobiliser et soutenir les patients âgés en perte de mobilité, ces soignants souffrent fréquemment de douleurs lombaires et autres troubles musculosquelettiques (TMS), un symptôme largement associé à la dépression et les troubles anxieux mais qu’il est possible de contrôler significativement avec un programme d’exercice physique de 12 semaines.

Prendre soin aussi des Aidants, par la pratique de l’exercice

L’étude s’est concentrée principalement sur des femmes âgées et d’âge moyen, présentant une forte prévalence de douleurs lombaires, des troubles psycho-affectifs associés à leur rôle d’aidant, et donc accusant une mauvaise qualité de vie… L’équipe de recherche, un groupe de médecins et de scientifiques nommé « Aging On » développe, entre autres interventions, des programmes d’exercices physiques pour maintenir la capacité fonctionnelle des personnes âgées.

Prendre soin des patients âgés mais aussi de leurs aidants : l’auteur principal, Ana Rodriguez-Larrad, chercheur à l’université, explique la démarche : « nous avons réalisé qu’il existait un autre groupe, celui des soignants de personnes âgées, qui pourrait bénéficier des avantages de ces interventions, en particulier d’une pratique adaptée de l’exercice physique, en raison non seulement de la prévalence élevée des douleurs musculosquelettiques liées à leur pratique, mais aussi de plus faibles niveaux de bien-être et de qualité de vie ».

L’équipe a donc suivi plus de 200 aidants/soignants afin d’identifier leurs problèmes de santé, et quels seraient les interventions ou les soins qui pourraient faire la différence. Les chercheurs montrent ici qu’un programme d’exercice de 12 semaines, visant, au départ, à soulager les douleurs lombaires, comprenant des exercices de force simples utilisant le poids du corps et des bandes de résistance ainsi qu’un entraînement s’intensifiant progressivement, permet de :

  • réduire les douleurs lombaires et, plus largement, musculosquelettiques des aidants ;
  • améliorer l’équilibre psycho-affectif ;
  • réduire le risque de dépression -ainsi que, le cas échéant, l’utilisation d’hypnotiques et d’anxiolytiques ;
  • d’augmenter les niveaux de qualité de vie ;
  • alors que 4 ans après la fin du programme, ses bénéfices commencent à diminuer, les auteurs soulignent l’importance d’un « entrainement » régulier et continu.

Un outil de suivi en ligne : le groupe a également développé un outil de suivi en ligne, pour les aidants, permettant de suivre leur condition physique mais aussi d’adhérer à des programmes d’exercices menés par visio. Un principe qui présente des avantages car mieux adapté à la faible disponibilité des aidants.

Pour les aidants qui, parallèlement, ont toujours un emploi, ces programmes d’exercice physique supervisés ont un autre effet positif : la réduction des jours de maladie par an, ce qui suggère qu’ils favorisent une meilleure santé, une meilleure qualité de vie -et, pour la société un gain de productivité.

 

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Cette actualité a été publiée le 9/09/2024 par Équipe de rédaction Santélog