La troisième rencontre des aidants s’est a eu lieu le lundi 6 mars 2023. Toujours ouverte aux aidants familiaux et professionnels, cette rencontre a permis d’aborder les répercussions de l’évolution de la perte d’autonomie de la personne aidée et de la propension des aidants à les anticiper.
Cinq aidants et quatre professionnels étaient présents autour de Michèle GUIMELCHAIN BONNET, psychologue des aidants, qui a introduit la réunion. Vous trouverez ci-dessous la trame de son propos.
Nous envisageons d’organiser une quatrième rencontre des aidants avant la fin du mois de mai.
Anticiper les changements
- La perte d’autonomie d’une personne a un retentissement sur tout son entourage. Quand il y a recours à un service de soins comme l’AG11, les personnes valides vont avoir de nouvelles fonctions dans la maison.
Elles deviennent des aidants même quand elles ne connaissent pas ce mot ni ce rôle. Et pour certains, il est parfois difficile de s’y adapter.
La réunion d’évaluation des infirmiers coordinateurs est intéressante puisqu’elle permet de dire avec un peu d’avance ce qui pourrait se passer, quelle sera l’évolution de la personne aidée et surtout l’évolution de ses besoins.
- Les besoins justement sont de différents registres.
Il y a les besoins de soins physiques, d’hygiène, les besoins alimentaires, les besoins de sociabilité.
Et pour répondre au mieux à ces besoins de la personne aidée, il faut parfois du matériel adapté : lit médicalisé, fauteuil spécifique, chaise percée, et autres instruments.
La perspective de ces outils qui prennent de la place, qui transforment un peu la maison en hôpital (c’est ce que disent les familles) est souvent mal vécue par la famille qui retarde autant que possible l’arrivée de ce matériel. Or, même si tout cela est encombrant, les matériels facilitent le travail pour les soignants, au bénéfice de la personne aidée et de sa famille.
Concernant les besoins d’hygiène et de toilette, il faut parfois apporter quelques changements dans la salle de bain ou les WC. Et les prévoir avant d’être obligé de les faire dans l’urgence.
Il va en être de même pour l’alimentation qui nécessite une adaptation immédiate autant dans la forme que dans les goûts de la personne aidée. Donc avoir un mixer qui fonctionne …par exemple.
Enfin, il est bien de ne pas négliger la sociabilité, autant pour la personne aidée que pour l’aidant. La perte d’autonomie ne devrait pas entrainer, dès le début des troubles éventuels, la perte de liens avec les autres.
Même si l’aidant est celui qui connaît l’aidé depuis le plus longtemps, il ne connaît peut-être pas toutes les ressources qui lui restent ni a contrario tous les manques dont il souffre. C’est la raison pour laquelle le regard neuf des soignants est intéressant car ils voient ce que la personne elle-même ne voit plus ni ce que son entourage ne voit plus non plus.
- la réorganisation de la vie quotidienne est un élément difficile à envisager pour les familles mais c’est pourtant indispensable. Aussi rapidement que possible pour ne pas se couper de tout son univers habituel.
Enfin penser aux directives anticipées, penser à désigner officiellement la personne de confiance.
Michèle Guimelchain-Bonnet