L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) : une graine qui tarde à germer dans le champ du domicile
Au 1er Janvier 2020, la France compte 67 millions d’habitants. Les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 20.5% de la population, soit 13 748 120 (Insee, 27/02/2020). La population des personnes âgées est celle dont la croissance sera la plus forte dans les années à venir : elle sera de 20 millions de personnes en 2030 et près de 24 millions en 2060. Les plus de 85 ans seront 5 millions en 2060. Cela témoigne donc de l’importance du vieillissement au sein de la population française et soulève de nombreuses questions concernant la santé, l’habitat, la dépendance, l’isolement… Le projet de loi Grand Âge et Autonomie est ainsi extrêmement attendu.
Ce dernier est essentiellement centré sur l’adaptation de la société au vieillissement. L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) est un des outils actuels qui, par l’aide financière qu’elle octroie, permet de favoriser l’autonomie des personnes aidées. En France, seulement 7,7% de la population âgée de 60 ans et plus sont bénéficiaires de l’APA, soit 1,3 millions de personnes (CNSA 2020). Parmi elles, 77 800 vivent à domicile et 548 000 sont en établissement. Cette allocation est versée aux personnes âgées pour leur permettre de payer les dépenses nécessaires au maintien à domicile ou une partie du tarif des établissements médico-sociaux (EHPAD, par exemple).
Pourtant, beaucoup de français jugent qu’ils sont mal informés sur le sujet voire n’en ont même pas connaissance. Alors, à quoi correspond concrètement l’APA ? Quels sont les critères pour en bénéficier et comment faire ? Vers qui se tourner pour pouvoir en bénéficier ?
Qu’est-ce que l’APA ?
L’APA est le principal dispositif d’aide financière de l’État dont l’objectif est de limiter les dépenses publiques en privilégiant l’intervention d‘acteurs privés. Cette allocation est destinée à toute personne de 60 ans et plus, résidant en France, qui a besoin d’aide pour accomplir les actes de la vie quotidienne et/ou dont l’état de santé nécessite une surveillance régulière. Dans le cadre du maintien à domicile, l’APA participe, par exemple, au financement de l’intervention d’un service d’aides afin que nos aînés puissent rester chez eux malgré la perte d’autonomie.
Comment en bénéficier ?
Pour bénéficier de l’APA, il faut faire la demande auprès du conseil départemental. Dans la capitale, il est possible de s’orienter vers le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris, CASVP. Une fois la demande effectuée, une visite au domicile est réalisée par un référent APA qui évalue la situation, les besoins et le niveau d’autonomie de la personne. Suite à cette rencontre, un plan d’aide va être proposé. Il inclura les services dont la personne pourrait avoir besoin qui pourront être financés.
Concrètement, à quoi sert l’APA ?
Ce fameux plan d’aide va définir : le volume horaire d’aide à domicile, la mise en place du portage des repas, la téléassistance, des orientations vers des accueils de jour, le financement des protections d’hygiène, du matériel adapté ainsi que certains aménagements du logement. Il n’y a pas de conditions de revenus pour en bénéficier cependant le montant attribué dépend du niveau des revenus et du niveau d’autonomie. Toutefois, demander cette aide peut être compliqué, que ce soit pour soi-même ou pour un proche. En effet, il faut tout d’abord concevoir ses propres vulnérabilités, ou celles de notre proche, puis savoir vers quel interlocuteur se tourner, où faire la demande, quels papiers remplir, etc. Bien souvent, tous ces changements peuvent submerger la personne qui doit également composer avec les méandres administratifs à réaliser.
Dans ce cas, si l’on se sent dépassé par les événements ou ne serait-ce que pour avoir des simples renseignements, il existe un centre d’information où toutes les informations locales sont centralisées : le Centre Local d’Information et de Coordination, CLIC. Le CLIC est un guichet unique de proximité dont le rôle est de conseiller, informer, et orienter nos aînés et leur famille face à la perte d’autonomie. Les conseillers qui y travaillent sont en mesure d’accompagner les personnes quant aux démarches à accomplir, notamment pour la demande d’APA. Ils vont également pouvoir répondre à tout questionnement concernant les difficultés que peuvent amener le grand âge et la perte d’autonomie : aide à la mobilité, service à la personne, long séjour ou séjour temporaire en établissement spécialisé, etc.
Le nom des CLICS peut être différent d’une région à l’autre : centre APA, centre d’autonomie, Maison des Aînés et des Aidants (M2A). Actuellement il en existe plus de 600 répertorié dans cet annuaire : cliquez ici.
APA et AG 11
La tendance actuelle semble faire du domicile le lieu de vie privilégié pour nos aînés. Pour autant la méconnaissance des dispositifs (humain, matériel, financier) existant peut être un facteur limitant cette volonté. L’APA en est une parfaite illustration quant à sa « sous-utilisation » pour les personnes vivant chez elles.
À l’AG 11, les infirmières coordinatrices, lors de la toute première visite, demandent à la personne si elle bénéficie de l’APA. En fonction de chaque situation, les infirmières coordinatrices peuvent conseiller de faire une demande initiale ou encore solliciter une réévaluation par le service concerné. De ce fait, un plan d’aide pourra être mis en place ou adapté aux besoins de la personne accompagnée. Il est toutefois important de préciser que les soins dispensés par l’AG 11 n’impactent pas le plan d’aide. En effet, le SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) est intégralement financé par l’assurance maladie.